Of West Mystery

Of West Mystery Berger Australien

Berger Australien

Coût du chiot



Certains s’imaginent que le prix du chiot est quasiment le montant qui reste à l’éleveur ! Ils devraient un peu réfléchir ! J’ai déjà entendu des personnes faire une simple multiplication du prix par le nombre de chiots et ils disent que c’est « rentable » ! Ils ont oublié les soustractions qui elles s’additionnent !

En premier, quand on décide d’accueillir des chiots, il faut avant tout être passionné(e) et les aimer (tout n’est pas rose) car il nous aura fallu :




1. AVANT L’ARRIVEE DES CHIOTS  

- acquérir le chien « reproducteur » ou garder un chiot (dans ce cas une vente n’aura pas eu lieu),

 -  s’occuper de la future mère en lui apportant ce dont elle a besoin : nourriture, éducation, sociabilisation, vaccinations, soins vétérinaires, etc… j’en oublie et cela pendant 2 à 3 ans avant d’envisager une éventuelle reproduction,

 - si on désire obtenir une cotation (avec un chien ayant le potentiel et qui apprécie ses manifestations) il faut faire des expositions canines « spécifiques » (nationale d’élevage, spéciales et régionales de race et/ou championnat de France) ce qui implique des déplacements coûteux en distance auxquels s’ajoute le logement sur place, et attention l’engagement d’un chien à une exposition est PAYANTE. Sachez que cela ne fonctionne pas toujours du premier coup les grilles de cotation se durcissant (il faut par exemple un excellent classé en spéciales et régionales de race pour les cotations de bergers australiens, soit être dans les 4 premiers) !

 -  faire confirmer le chien, faire les tests de santé, tests génétiques, identification génétique etc… (attention : un chien apte à être confirmé n’est pas forcément apte à la reproduction), tout est encore payant.

L’aventure peut s’arrêter ici.



Si tout va bien, il faut :

-  rechercher un étalon (et pas forcément le chien qui vit tout près) selon divers critères,

- dès que la future maman est en chaleur : suivi du taux de progestérone (prise de sang chez le vétérinaire puis envoi au laboratoire d’analyses médicales),

- dès que le bon moment est déterminé, se déplacer pour la saillie (coût du voyage et il faut rester sur place en général 2 jours), UNE SAILLIE EST PAYANTE ! Le prix de la saillie et du déplacement (IK, autoroutes, logement sur place, nourriture etc...) représentera un coût de quasiment deux chiots (et sans compter les autres frais),

 - au retour 1er vaccin de la chienne contre l’Herpès-Virose.



et toujours aucun revenu...

 

ATTENDRE…

 

- enfin l’écho de gestation. Si la chienne est gestante encore un mois à attendre avant que les bébés pointent le bout de leur nez. Si la chienne est vide, il faudra attendre les prochaines chaleurs pour retourner voir l’étalon (2ème voyage ! et selon les contrats de saillie une seconde et dernière saillie est accordée ! Il faut croiser les doigts ! Sans compter que fréquemment la garantie n’est que d’un chiot ! donc si deux chiots pas de renouvellement de saillie ! Cela peut devenir rapidement le tonneau des Danaïdes pour votre compte en banque…

Fort heureusement, certains propriétaires d’étalons comprennent très bien les aléas et coûts de l’élevage et les conditions de leur contrat de saillie sont cohérents avec la réalité.

- augmentation hebdomadaire de la ration alimentaire de la mère avec intégration d'un aliment puppy,

- déclaration de saillie à la SCC (payante),

- 8 à 10 jours avant la mise-bas, second rappel de vaccination contre l’herpès virose. Bien sûr le protocole de vermifugation aura été suivi. Nous débutons à ce moment aussi un traitement homéopathique,

- une éventuelle radiographie peut être faite (selon race et/ou nécessité médicale),

- 8 jours avant la date présumée, commencer la courbe de température de la chienne afin de déterminer au mieux le moment de la mise-bas (en général assez fiable).

Avoir bien entendu acquis tout le matériel nécessaire : caisse de mise-bas, lampe chauffante (j’entends encore trop souvent des personnes me raconter qu’une de leur connaissance a perdu des chatons ou chiots, et qu’ils ont eu connaissance de la lampe chauffante trop tard ! les nouveaux nés ne régulent pas leur température !), linge adapté, pinces à clamper (2), ciseaux, bétadine, mouche-bébé,  etc… avoir aussi toujours du lait c’est indispensable et peut sauver un petit.




2. LA MISE – BAS  

Présence indispensable à n’importe quelle heure ! Vous dormirez peu ou pas car la future maman peut être agitée 24 à 48 heures avant la mise-bas.

Se renseigner sur la clinique vétérinaire de garde à l’approche de la date en cas de souci.

Effectuer les premiers gestes importants sur les chiots : désinfection des cordons, aspiration des mucosités, pesées, examen général du chiot, etc...

Surveiller aussi la mère (nombre de placenta, wombyl entre chaque chiot, etc...)

Je ne parle pas des éventuelles complications qui parfois ont lieu, nous prendrons le cas où tout va bien.

 

 3. APRES LA MISE-BAS
 

- surveiller la température de la caisse de mise-bas (régler la lampe chauffante souvent selon les variations de température extérieure et selon l’âge du chiot - pendant 3 semaines voire plus selon saison et race), facture d’électricité en conséquence !

- continuer de prendre la température de la mère (trop élevée consulter le vétérinaire), à la maison la mère est examinée par notre vétérinaire dans les 48 heures de la mise-bas lors des caudectomies afin de s'assurer que tout va bien. Parfois, dans certains cas une radio peut être nécessaire.

- lavage du linge tous les jours (eau et électricité, lessive),

- entretien de la mère (lavage de l’arrière main).

Nous dormons à côté des petits pendant 15 jours-3 semaines par choix. De toute façon attendez-vous à un manque de sommeil.

- soins quotidiens : pesées (parfois mettre à la mamelle et surveiller les chiots qui ont pris moins de poids sur la journée), cordons, nettoyages, et lavage, et la maman vous aide encore en faisant le nettoyage des excréments des chiots. Cela ne va pas toujours durer…

- les vermifuger,

- déclaration de naissance à faire à la SCC dans les 15 jours (seule déclaration gratuite !)

Les bébés grandissent … ne pas oublier la sociabilisation, … et toujours le lavage et nettoyage (eau et électricté = factures élevées ; produits de désinfection, lessive etc…) sans oublier le matériel adapté (parcs intérieur et extérieur, jouets …)

- les nourrir : faire des bouillies + lait pour chiots pour le sevrage puis petit à petit les amener à manger des croquettes dures (croquettes de qualité), toujours surveiller la prise de poids,


- faire faire les primo-vaccinations et identification des chiots,

- inscription individuelle de chaque chiot au LOF (payante pour chaque chiot).


NE PAS OUBLIER qu’il vous faudra donc être présent à tous ses moments et qu’ils doivent aussi bénéficier de sorties dans votre maison, votre jardin, voir du monde… J'ai certainement oublié des choses... et aussi tout le côté adminstratif...


Dites-vous bien que rien n’est gratuit … et il faut aussi déduire sur le prix de votre chiot pratiquement ¼ du prix qui est reversé à l’état (20 %) auquel s’ajoute les charges sociales.

Quand tous les frais sont déduits il ne reste pas grand-chose (toujours dans le cas où il n’y a pas eu de souci majeur), ce qui reste est utilisé pour entretenir les adultes, retraités. Evidemment cela ne suffit pas, et aujourd’hui beaucoup de personnes ayant une activité agricole (pas que dans l’élevage canin) sont obligées de cumuler une autre activité pour s’en sortir.

J’entends souvent des propriétaires ou futurs propriétaires de chiens dire « on lui fera faire une portée » ou « peut être qu’il faut que mon mâle fasse des saillies » ces personnes n’ont aucune idée des conséquences de leur choix et devraient bien se renseigner. Il faudra qu’elles assument le nouveau comportement que pourra développer leur chien (montée du caractère, fugue, etc…) avec un risque élevé de maladie (cancer) chez le chien non stérilisé (sans compter la misère animale qui découlent des portées accidentelles). Ce qui est  inquiétant ce sont aussi ces propos sans aucune connaissance de l’animal, et de ce qu’il vous faudra investir en matériel, santé, soins, et temps ! Encore un oubli de soustractions !

J’espère qu’après avoir lu attentivement la rubrique « Coût du chiot » et « Prix du chiot », ces personnes arrêteront de croire qu’élever des chiots ne demandent aucun investissement  financier et de soi (
c'est peut être que ces personnes ne feraient RIEN pour leurs chiens et leurs chiots ???).

La question que l’on me pose et que je me pose aussi « pourquoi continuer ? », c’est une passion c’est sûr (autrement on ne pourrait pas s’occuper d’eux car il y a des moments difficiles, et au surplus il faut accepter de faire des apports financiers personnels quand on décide d'avoir un petit cheptel), chacun son  « truc ». Il s’agit certainement aussi d’un trait de caractère. Je ne sais ce que me réserve l’avenir, alors je profite du bonheur que m’apporte ces petits (et mes grands aussi !) comme si c’était les derniers… on verra au jour le jour.

Et bien sûr il y a aussi ma fille qui a fait trois années d’études en BAC PRO élevage canin-félin (et oui il y a bien une formation ! et certains en 5 minutes s’improvisent éleveurs), c’est aussi pour elle, et elle a bien conscience que cela va être très difficile, d'où la reprise de ses études au cas où.

La France a encore bien du retard dans ce domaine par rapport à certains pays où l’élevage canin-félin est plus règlementé (y compris pour la stérilisation qui réduit la misère animale et évite bien des soucis, certains de mes chiens sont d'ailleurs stérilisés !). Mais la nouvelle loi règlementant l'élevage applicable au 1er janvier 2016 est arrivée, à suivre !

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